CFP: Measure and Excess in 17th and 18th-Century England and America

CALL FOR PAPERS

INTERNATIONAL CONFERENCE HOSTED BY SEAA XVII-XVIII (SOCIETE D’ETUDES ANGLO-AMERICAINES DES XVIIe ET XVIIIe SIECLES)

 

Paris, 17-18 January 2014

 

Measure and Excess in 17th and 18th-Century England and America

The idea of measure is inseparable from the idea of excess, since the one governs the other. Excess always exceeds a measure, that is to say a norm. According to Littre, excess is ‘that which goes beyond ordinary limits, the mean.’

However, these terms are of course highly unstable; what is measure for some represents excess for others. The dialectics of measure and excess seems to be at the heart of preoccupations in the 17c and 18c in England as well as in the new world, whether concerning theoretical or practical issues.
Explorers set out to claim the world and make their fortunes, but also to measure its dimensions. Apart from the multiplication of instruments of measurement (charts, globes, and other maritime devices) the unit of measurement itself became a matter of state; one recalls that the queen confirmed the measurement of the English foot in 1588, which was reaffirmed in 1758. This desire to discipline the prodigality of nature characterizes the work of taxonomist John Ray, who classified innumerable animal and plant species by measuring them.

In politics, measure is to be understood as that which prevents or contains unrest. Largely influenced by ancient philosophy, early modern English philosophers regard[ed] measure as the touchstone of civil harmony as well as of personal wisdom, as opposed to the excesses of civil war and immoral behaviour. For Francis Bacon, the lesson to be drawn from the fall of Icarus in The Wisdom of the Ancients is that ‘the path of virtue lies straight between excess on the one side, and defect on the other.’

The complex links which bond our ideas of measure and excess also inform theological debate, religious tension and sectarian persecution. To give one example, the Anglican faith, conceived by its founding fathers and lived out by its faithful as a middle way, finds itself rejected by the Puritans as excessively Catholic.

Whether in the arts or the humanities, measure and excess inform opposed aesthetic positions which only make sense through this very opposition. Cicero’s rhetoric, featuring a measured style, rebukes two kinds of excess: the overblown Asiatic style on the one hand, and Attic dryness on the other. In architecture and music, measure—in a literal sense, as it creates spatial and temporal structures—can also run into excess. In verse, measure (that is to say, metre) contains the excesses of feeling, thus rendering them more striking; as John Donne reminds us (‘For he tames grief, that fetters it in verse.’) In painting, the term mensura may well refer to accurate proportions, but this does not stop many celebrated painters from evading constraint by invoking another system of proportions, more tolerant of excess. Baroque excess could only have arisen as a counter-movement to classical measure. Likewise, the lucidity so valued by English neo-classical writers (one thinks of John Dryden, and Alexander Pope who wrote: ‘Between excess and famine lies a mean;/ Plain, but not sordid; though not splendid, clean’ [Horace II, Satire 2]) was at least partly a reaction to the elaborate style from before the civil war, perceived as excessively obscure.

Papers will address the numerous links between measure and excess in the 17c and 18c in Britain and America, in the various fields of politics, theology, literature, architecture, painting, and music; but also in manners, where luxury lives alongside austerity; and not forgetting sciences such as geography, physics and astronomy.
Proposals, plus a selective bibliography and bio-bibliographical CV, may be simultaneously submitted to:

  • Guillaume COATALEN

Contact: guillaumecoatalen [at] hotmail.com

  • Guyonne LEDUC

Contact: presidence [at] 1718.fr

  • Pierre DEGOTT

Contact: secretariat [at] 1718.fr

Deadline for abstract submission: 25 April 2013
Decision of the scientific committee: 30 June 2013

 

 

Appel à communication: La mesure et l’excès

APPEL A COMMUNICATIONS
COLLOQUE INTERNATIONAL ORGANISÉ PAR LA SEAA XVII-XVIII

Paris, 18-19 Janvier 2013

 

La mesure et l’excès aux XVIIe et XVIIIe siècles en Angleterre et dans la jeune Amérique

La mesure ne se conçoit pas sans l’excès, sa fonction est de le réguler. De même l’excès est toujours excès d’une mesure, c’est-à-dire d’une norme. D’après Littré, l’excès est « ce qui dépasse une limite ordinaire, une mesure moyenne ».

Cependant, ces termes sont évidemment mouvants : mesure pour les uns est excès pour les autres. La dialectique de la mesure et de l’excès semble être au cœur des préoccupations aux XVIIe et XVIIIe siècles en Angleterre comme dans le nouveau monde, de la réflexion comme de l’action. Les explorateurs se lancent à la conquête du monde pour amasser des fortunes, mais aussi pour en mesurer l’immensité. Au-delà des instruments de mesure qui se multiplient (cartes maritimes, globes et autres instruments marins), l’unité de mesure est une affaire d’État, puisque la reine elle-même confirme la mesure du pied anglais en 1588, qui est reconduite en 1758. Cette volonté de cerner la profusion du réel caractérise les travaux de taxinomie d’un John Ray qui imposent un ordre sur les innombrables espèces animales et végétales en les mesurant.

En politique, la mesure est une action visant à prévenir ou à contenir de possibles excès. Largement influencés par la philosophie antique, les philosophes anglais de l’époque moderne font de la mesure la pierre de touche aussi bien de la paix civile que de la sagesse face aux excès de la guerre civile et des conduites immorales. Pour Francis Bacon, la voie de la vertu se trouve à mi-chemin entre l’excès et le manque, morale de la parabole de la chute d’Icare dans De la Sagesse des anciens.

Les relations complexes qui font de la mesure et de l’excès un couple inséparable informent les débats théologiques, les tensions et les persécutions religieuses, où, par exemple, la foi anglicane, pensée et vécue comme via media par ses pères fondateurs et ses membres, se voit rejetée comme excessivement catholique par les puritains.

Que ce soit dans les arts ou les lettres, mesure et excès correspondent à des esthétiques souvent opposées, mais qui en réalité coexistent et ne prennent sens que de cette confrontation. La rhétorique de Cicéron, qui prône un style oratoire mesuré, se place contre les excès de l’asianisme, trop enflé, d’une part, et de l’atticisme, trop aride, de l’autre. En architecture et en musique, la mesure, au sens littéral du terme, si elle impose un ordre à l’espace et au temps, participe parfois de la démesure. Dans la poésie, la mesure, c’est-à-dire le mètre, canalise les débordements de la passion en les rendant plus vifs encore, comme l’écrit explicitement John Donne. Si la mensura en peinture désigne la justesse des proportions, nombre de peintres, et non des moindres, s’affranchissent de cette contrainte, pour allier une mensura feinte à un véritable excès des proportions. L’excès baroque s’oppose ainsi à la mesure classique, mais ne saurait exister sans cette dernière. De même, la clarté si chère aux écrivains néoclassiques anglais (on pense à Dryden et à Pope qui écrit « Between excess and famine lies a mean;/Plain, but not sordid; though not splendid, clean » [Horace II, Satire 2]) se conçoit, en partie au moins, comme réaction face au style allégorique d’avant la guerre civile, perçu comme excessivement obscur.

On s’interrogera sur les liens multiples qui unissent mesure et excès aux XVIIe et XVIIIe siècles dans le monde anglophone, dans des champs aussi variés que la politique, la théologie, les belles lettres, l’architecture, la peinture, la musique, mais aussi dans les mœurs, où le luxe côtoie l’austérité, sans oublier, bien sûr, les sciences comme la géographie, la physique ou encore l’astronomie.

 

Les propositions de communications, accompagnées d’une bibliographie sélective et d’un CV bio-bibliographique, sont à envoyer en parallèle à :

  • Guillaume COATALEN

Contact: guillaumecoatalen [at] hotmail.com

  • Guyonne LEDUC

Contact: presidence [at] 1718.fr

  • Pierre DEGOTT

Contact: secretariat [at] 1718.fr

Date limite d’envoi des propositions : 25 avril 2013
Remise de la décision du comité scientifique : 30 juin 2013

 

N°69 – La France et les Français

L

RSÉAA XVII-XVIII 69 (2012)

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In Memoriam Madeleine Blondel, Anne Dromart, Maurice Lévy, Olivier Lutaud

 

La France et les Français

Laurent Curelly « The French, those Monkeys of Mankind » : The Fronde as Seen by the Newsbook Mercurius Politicus

Gérard Hugues Gouverneur Morris ou les ambigüités de l’universalisme révolutionnaire

Pierre Degott Enthousiasme, méfiance ou rejet ? L’influence de la Révolution française sur le répertoire lyrique de la scène britannique

Lawrence Aje L’évolution de la perception de la France et des français en Caroline du Sud à l’heure des Révolutions française et de Saint-Domingue 1789-1804

Maud Gallet-Guillon Entre gallophobie et gallomanie : la perception de la France chez les marchands américains en voyage, 1776-1815

 

Varia

Claire Berget Le leurre du « violone » dans The Concert de Sir Peter Lely : les sources intimes de l’harmonie

Giuliana Di Biase « A Little Knowledge is Still Knowledge » : Some Remarks about Locke’s Scepticism concerning Scientific Knowledge

Emmanuelle Peraldo Telling Figures and Telling Feelings : The Geography of Emotions in Defoe’s Journal of the Plague Year and Due Preparations for the Plague

Christophe Lesueur « Silence wants not either merit or amiableness » : les silences de Clarissa

François Portier William Hodges (1744-1797) : un peintre académique découvre de nouveaux horizons

Linda Garbaye Women’s Voting Rights in 18th-Century New Jersey Electoral Reforms : Opacity and Transparency

 

Notes de lecture – Ouvrages reçus