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CFP Voyages réels, voyages imaginaires – XVIe-XVIIIe siècles (2014, Strasbourg)

Les Journées Jeunes Chercheurs XVII-XVIII 2014 se tiendront à Strasbourg et auront pour thème ‘Voyages réels, voyages imaginaires – XVIe-XVIIIe siècles’.
Elles sont co-organisées avec le réseau EUCOR English (universités de Bâle, Freiburg-in-Breisgau, Mulhouse, Strasbourg).
L’invitée d’honneur sera Dr. Monica Matei-Chesnoiu, SCIEX Research Fellow at the University of Basel.
(détails sur http://search.unistra.fr/index.php/colloques).

 

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Cet appel à contributions émane d’un programme de recherches lancé par l’EA SEARCH de l’Université de Strasbourg sur « Regards croisés sur l’Angleterre et la France de la Renaissance aux Lumières. » Porté par le partenariat entre la Société d’Etudes Anglo-Américaines des XVIe et XVIIIe siècles et la Société Française d’Etudes sur le Dix-huitième Siècle, il envisage la topique du voyage réel et/ou imaginaire de façon large et s’adresse aux jeunes chercheurs anglicistes ainsi qu’aux doctorants et jeunes docteurs qui travaillent sur la période de la Renaissance aux Lumières, pour peu que la problématique interrogée croise leurs intérêts, que leur sujet de recherche porte ou non sur les relations entre la France et l’Angleterre.

Pour ce qui est du domaine des études anglophones, on peut considérer qu’avec le règne d’Élisabeth I (1558-1603) et l’apaisement progressif des conflits religieux suscités par la Réforme henricienne, l’isolement et le repli sur soi que l’Angleterre avait subis s’estompent au fil du temps, des contacts plus fréquents se nouent alors avec le continent. Initiés dès le seizième siècle par des humanistes qui, tel Thomas More, avaient tissé des liens étroits avec des figures aussi illustres qu’Érasme de Rotterdam, ou les voyages de Martin Bucer jusqu’en Angleterre pour donner à la nouvelle Église ses assises théologiques, les échanges économiques et culturels entre l’Angleterre et les puissances européennes se firent plus intenses encore après la défaite de l’Invincible Armada en 1588. C’étaient là peut-être les prémices du Grand Tour, voyage d’agrément et voyage culturel, qui se développa dès le début du XVIIe siècle et donna lieu à de multiples récits ou comptes rendus, comme les Crudities de Thomas Coryat parus dès en 1611. Nombreux en effet furent les anglais éduqués qui, tout au long des deux siècles suivants, entreprirent de se rendre en France et en Italie pour parfaire leur éducation, fréquenter l’art et les grands esprits de leur temps, favorisant ainsi la circulation des œuvres et des idées. L’importance de l’expérience vécue au contact de l’autre n’est-elle pas déjà attestée par Bacon dans son essai « Of Travel » (1625) où le propos est non seulement touristique mais aussi et surtout scientifique ? L’auteur jette les fondations de la démarche empirique que la science des siècles suivants confirmera et à laquelle Locke apportera un substrat philosophique dans son Essay on Human Understanding (1689). La nouvelle pensée nourrira la grande production littéraire et picturale du long dix-huitième siècle, de Defoe à Goldsmith et de Hogarth à Gainsborough.

Le genre épique, si prégnant à la Renaissance et qu’illustrent de grandes gestes comme The Faerie Queene de Spenser (1590-1596), cède progressivement la place à une littérature picaresque dont le propos est de divertir au moins autant que d’édifier et qui connaîtra son âge d’or tout au long du dix-huitième siècle avec Defoe, Swift, Fielding ou encore Sterne. Sous la plume des grands romanciers, le voyage devient aussi exploration littéraire par laquelle les auteurs s’affrontent à de nouvelles pratiques d’écriture.

Le voyage se fait également plus imaginaire, comme dans les utopies écrites de la Renaissance aux Lumières, qui nourrissent profondément la réflexion philosophique et la théorisation politique. Dans le sillage de l’œuvre de Thomas More, toute une littérature de la cité merveilleuse s’affirme puissamment avec Bacon, James Harrington ou encore Margaret Cavendish, jusqu’au socialisme utopique de Robert Owen au tout début du dix-neuvième siècle. Parallèlement à cela le topos du voyage rêvé vers la lune trouve son expression dans une abondante production qui combine la relecture des sources classiques (mythe d’Endymion, Histoires vraies de Lucien) à l’intérêt pour la science nouvelle ; des textes aussi variés que les News from the New World Discovered in the Moon (1620), masque de Ben Jonson, A Man in the Moone (1638) de Francis Godwin, The Consolidator de Daniel Defoe (1705) ou encore A Voyage to Cacklogallinia (1727) de Samuel Brunt témoignent à l’évidence de l’engouement constant au cours des dix-septième et dix-huitième siècles pour la thématique du voyage cosmique.

La période voit aussi l’émergence d’un autre type de pérégrinations que sont les conquêtes coloniales à destination du Nouveau Monde. Confrontés à des modes de vie et des coutumes qui leur étaient étrangers, les explorateurs sont conduits à repenser leur conception de l’homme et leur vision du corps social. Certains consignent leurs expériences dans de grands récits (Hakluyt, Raleigh, The Bermuda Pamphlets…) qui alimentent la production littéraire de toute la Renaissance anglaise. Ayant déjà abondamment traité de la pastorale et du déplacement hors de l’enclos de la cité, la poésie de la Renaissance et le théâtre jacobéen inscrivent la topique de l’ailleurs au cœur-même de leurs problématiques.

Les colons de la jeune Amérique, de leur côté, envisagent le voyage sous une autre perspective : chez nombre de puritains, à l’instar de William Bradford, Edward Johnson ou Cotton Mather, la pérégrination spirituelle dans les replis du cœur et les tréfonds de l’âme obéit à l’injonction forte d’une meilleure connaissance soi. Les dix-septième et dix-huitième siècles américains connaissent une floraison d’autobiographies spirituelles, autant de mises en texte d’un itinéraire de conversion qui trouvent leur pendant en Angleterre chez Joseph Hall ou encore dans le Grace Abounding to the Chief of Sinners (1666) et le Pilgrim’s Progress (1678) de Bunyan.

Les points de vue des voyageurs français et européens sur ces phénomènes apporteront en outre un éclairage très bienvenu : par exemple les Lettres philosophiques de Voltaire (1734), les observations de Montesquieu, l’article « Voyage » dans l’Encyclopédie de la plume du Chevalier de Jaucourt, membre de la Royal Society, le Voyage philosophique d’Angleterre fait en 1783 et 1784 par Monsieur de La Coste, mais aussi les récits de pérégrinations réelles ou fictionnelles d’anglomanes ou d’anglophobes.

Ce sont toutes déclinaisons de ce sujet fécond que le Colloque Jeunes Chercheurs XVII-XVIII prévu les 4 et 5 avril 2014 à Strasbourg se propose d’explorer. Nous acceptons des contributions dans les domaines de la littérature, la civilisation, l’histoire des idées, l’histoire de l’art, la philosophie, l’histoire des sciences… Les communications peuvent être présentées en anglais ou en français. Une publication des meilleures contributions sera assurée dans un numéro de RANAM, revue des Recherches ANglaises et nord-AMéricaines de l’Université de Strasbourg.

 

Une bibliographie est disponible sur http://search.unistra.fr/index.php/colloques

Les propositions de 200 à 300 mots, en français ou en anglais, sont à envoyer d’ici le 27 janvier 2014 à Jean-Jacques Chardin (chardin@unistra.fr), Rémi Vuillemin (vuillem@unistra.fr) et Anne Bandry-Scubbi (bandry@unistra.fr )

 

 

CALL FOR PAPERS

Doctoral Conference : Real and Imaginary Travels in Anglophone Literature and Culture, 16th to 18th centuries4-5 April 2014, University of Strasbourg

 

This call for papers emanates from the project “Interchanges between England and North-Eastern France from the Reformation to the Enlightenment” and is co-organised by SEARCH, the Strasbourg research group of English studies, Société d’Etudes Anglo-Américaines des XVIIe et XVIIIe siècles and Société française d’Etudes sur le Dix-huitième Siècle. It is open to any doctoral student or recent PhD who is interested in the topic of traveling in the 16th, 17th and 18th centuries.

For English studies, one can consider that with the reign of Elizabeth I and the gradual resolution of religious conflicts consequent to the English Reformation, the withdrawal and isolation of England slowly began to diminish as the country established frequent contact with the Continent. Humanists of the 16th century, such as Thomas More, forged close bonds with such illustrious figures as Erasmus of Rotterdam, or Martin Bucer, who travelled to England and helped to provide the theological foundations of the new Church. Economic and cultural exchanges between England and Europe’s great powers continued to intensify after the defeat of the Spanish Armada in 1588. It was perhaps from these instances that the Grand Tour was derived, a form of travel at once cultural and pleasurable that began to develop in the early 17th century and that, in turn, inspired many travelogues and reports, such as Thomas Coryat’s 1611 Crudities. In the following two centuries, many educated English people undertook, a journey to Italy in order to perfect their education and to frequent the great minds and art of their times, thus furthering the circulation of texts and ideas. The importance of experience through contact with the other was already brought forth by Bacon in his essay “Of Travel” (1623) where the approach is not only touristic but also, and especially, scientific. Bacon laid the foundation for the empiric process that science was to confirm in the following centuries and to which Locke brought a philosophic substrate in his Essay on Human Understanding (1689). This new way of thought nourished the great literary and pictorial production of the long eighteenth century, from Defoe to Goldsmith and from Hogarth to Gainsborough.

The epic genre, so important during the Renaissance and splendidly illustrated by gests such as Spenser’s The Faerie Queene (1590-1596), gradually gave way to a picaresque literature that aimed to entertain as much as, if not more so, to instruct and whose golden age was to span the entire eighteenth century with Defoe, Swift, Fielding and even Sterne. Thanks to these great novelists, travelling also became a literary exploration through which the authors confronted new modes of writing.

Voyages also became more imaginary, much like the utopias written between the Renaissance and the Enlightenment, which strongly influenced philosophical reflection and political theorization. In the wake of Thomas More’s work, an entire body of marvellous city literature strongly asserted itself with Bacon, James Harrington and even Margaret Cavendish, up until Robert Owen’s socialist utopia at the very beginning of the nineteenth century. Parallel to this current, the topos of the dreamed voyage to the moon found its expression in an abundant production that combined the rereading of classical sources (the myth of Endymion, Lucian’s True History) with an interest in new science; texts as diverse as Ben Jonson’s mask, News from the New World Discovered in the Moon (1620), Francis Godwin’s A Man in the Moone (1638), Daniel Defoe’s The Consolidator (1705) and even Samuel Brunt’s A Voyage to Cacklogallinia (1727) all illustrate a constant enthusiasm for the cosmic voyage throughout the seventeenth and eighteenth centuries.

In this period also emerged another type of travel, that of colonial conquests in the New World. Confronted with new lifestyles and customs which were foreign to them, the explorers reconsidered their conceptions of mankind and their visions of society. Certain explorers recounted their experiences in remarkable narratives (Hakluyt, Raleigh, The Bermuda Pamphlets…) upon which the literary production of the English Renaissance heavily drew. Having already abundantly treated pastoral themes and the subject of travel beyond city limits, Renaissance poetry and Jacobean theatre placed the motif of the elsewhere at the core of their themes.

Colonizers of the young America perceived travelling from yet another perspective: for numerous Puritans, much like William Bradford, Edward Johnson or Cotton Mather, the spiritual journey into the folds of the heart and the depths of the soul obeyed the powerful command of greater self-awareness. Seventeenth and eighteenth-century Americans produced a blossoming of spiritual autobiographies, matched with just as many textual testimonies of religious conversion by English writers such as that of Joseph Hall or John Bunyan’s Grace Abounding to the Chief of Sinners (1666) and Pilgrim’s Progress (1678).

These are the various facets of the subject that the “Jeunes Chercheurs XVII-XVIII” Conference proposes to explore on April 4th and 5th in Strasbourg. Contributions are welcome in the domains of literature, history, cultural studies, the history of ideas, art history, philosophy and the history of science. Presentations may be given in English or in French. The best contributions will be published in a volume of RANAM, the University of Strasbourg journal of English Studies.

 

A bibliography is available at http://search.unistra.fr/index.php/colloques

Abstracts in French or in English (200-300 words) should be sent by January 27, 2014 to Jean-Jacques Chardin (chardin@unistra.fr), Rémi Vuillemin (vuillem@unistra.fr) & Anne Bandry-Scubbi (bandry@unistra.fr )

CFP: Measure and Excess in 17th and 18th-Century England and America

CALL FOR PAPERS

INTERNATIONAL CONFERENCE HOSTED BY SEAA XVII-XVIII (SOCIETE D’ETUDES ANGLO-AMERICAINES DES XVIIe ET XVIIIe SIECLES)

 

Paris, 17-18 January 2014

 

Measure and Excess in 17th and 18th-Century England and America

The idea of measure is inseparable from the idea of excess, since the one governs the other. Excess always exceeds a measure, that is to say a norm. According to Littre, excess is ‘that which goes beyond ordinary limits, the mean.’

However, these terms are of course highly unstable; what is measure for some represents excess for others. The dialectics of measure and excess seems to be at the heart of preoccupations in the 17c and 18c in England as well as in the new world, whether concerning theoretical or practical issues.
Explorers set out to claim the world and make their fortunes, but also to measure its dimensions. Apart from the multiplication of instruments of measurement (charts, globes, and other maritime devices) the unit of measurement itself became a matter of state; one recalls that the queen confirmed the measurement of the English foot in 1588, which was reaffirmed in 1758. This desire to discipline the prodigality of nature characterizes the work of taxonomist John Ray, who classified innumerable animal and plant species by measuring them.

In politics, measure is to be understood as that which prevents or contains unrest. Largely influenced by ancient philosophy, early modern English philosophers regard[ed] measure as the touchstone of civil harmony as well as of personal wisdom, as opposed to the excesses of civil war and immoral behaviour. For Francis Bacon, the lesson to be drawn from the fall of Icarus in The Wisdom of the Ancients is that ‘the path of virtue lies straight between excess on the one side, and defect on the other.’

The complex links which bond our ideas of measure and excess also inform theological debate, religious tension and sectarian persecution. To give one example, the Anglican faith, conceived by its founding fathers and lived out by its faithful as a middle way, finds itself rejected by the Puritans as excessively Catholic.

Whether in the arts or the humanities, measure and excess inform opposed aesthetic positions which only make sense through this very opposition. Cicero’s rhetoric, featuring a measured style, rebukes two kinds of excess: the overblown Asiatic style on the one hand, and Attic dryness on the other. In architecture and music, measure—in a literal sense, as it creates spatial and temporal structures—can also run into excess. In verse, measure (that is to say, metre) contains the excesses of feeling, thus rendering them more striking; as John Donne reminds us (‘For he tames grief, that fetters it in verse.’) In painting, the term mensura may well refer to accurate proportions, but this does not stop many celebrated painters from evading constraint by invoking another system of proportions, more tolerant of excess. Baroque excess could only have arisen as a counter-movement to classical measure. Likewise, the lucidity so valued by English neo-classical writers (one thinks of John Dryden, and Alexander Pope who wrote: ‘Between excess and famine lies a mean;/ Plain, but not sordid; though not splendid, clean’ [Horace II, Satire 2]) was at least partly a reaction to the elaborate style from before the civil war, perceived as excessively obscure.

Papers will address the numerous links between measure and excess in the 17c and 18c in Britain and America, in the various fields of politics, theology, literature, architecture, painting, and music; but also in manners, where luxury lives alongside austerity; and not forgetting sciences such as geography, physics and astronomy.
Proposals, plus a selective bibliography and bio-bibliographical CV, may be simultaneously submitted to:

  • Guillaume COATALEN

Contact: guillaumecoatalen [at] hotmail.com

  • Guyonne LEDUC

Contact: presidence [at] 1718.fr

  • Pierre DEGOTT

Contact: secretariat [at] 1718.fr

Deadline for abstract submission: 25 April 2013
Decision of the scientific committee: 30 June 2013

 

 

Appel à communication: La mesure et l’excès

APPEL A COMMUNICATIONS
COLLOQUE INTERNATIONAL ORGANISÉ PAR LA SEAA XVII-XVIII

Paris, 18-19 Janvier 2013

 

La mesure et l’excès aux XVIIe et XVIIIe siècles en Angleterre et dans la jeune Amérique

La mesure ne se conçoit pas sans l’excès, sa fonction est de le réguler. De même l’excès est toujours excès d’une mesure, c’est-à-dire d’une norme. D’après Littré, l’excès est « ce qui dépasse une limite ordinaire, une mesure moyenne ».

Cependant, ces termes sont évidemment mouvants : mesure pour les uns est excès pour les autres. La dialectique de la mesure et de l’excès semble être au cœur des préoccupations aux XVIIe et XVIIIe siècles en Angleterre comme dans le nouveau monde, de la réflexion comme de l’action. Les explorateurs se lancent à la conquête du monde pour amasser des fortunes, mais aussi pour en mesurer l’immensité. Au-delà des instruments de mesure qui se multiplient (cartes maritimes, globes et autres instruments marins), l’unité de mesure est une affaire d’État, puisque la reine elle-même confirme la mesure du pied anglais en 1588, qui est reconduite en 1758. Cette volonté de cerner la profusion du réel caractérise les travaux de taxinomie d’un John Ray qui imposent un ordre sur les innombrables espèces animales et végétales en les mesurant.

En politique, la mesure est une action visant à prévenir ou à contenir de possibles excès. Largement influencés par la philosophie antique, les philosophes anglais de l’époque moderne font de la mesure la pierre de touche aussi bien de la paix civile que de la sagesse face aux excès de la guerre civile et des conduites immorales. Pour Francis Bacon, la voie de la vertu se trouve à mi-chemin entre l’excès et le manque, morale de la parabole de la chute d’Icare dans De la Sagesse des anciens.

Les relations complexes qui font de la mesure et de l’excès un couple inséparable informent les débats théologiques, les tensions et les persécutions religieuses, où, par exemple, la foi anglicane, pensée et vécue comme via media par ses pères fondateurs et ses membres, se voit rejetée comme excessivement catholique par les puritains.

Que ce soit dans les arts ou les lettres, mesure et excès correspondent à des esthétiques souvent opposées, mais qui en réalité coexistent et ne prennent sens que de cette confrontation. La rhétorique de Cicéron, qui prône un style oratoire mesuré, se place contre les excès de l’asianisme, trop enflé, d’une part, et de l’atticisme, trop aride, de l’autre. En architecture et en musique, la mesure, au sens littéral du terme, si elle impose un ordre à l’espace et au temps, participe parfois de la démesure. Dans la poésie, la mesure, c’est-à-dire le mètre, canalise les débordements de la passion en les rendant plus vifs encore, comme l’écrit explicitement John Donne. Si la mensura en peinture désigne la justesse des proportions, nombre de peintres, et non des moindres, s’affranchissent de cette contrainte, pour allier une mensura feinte à un véritable excès des proportions. L’excès baroque s’oppose ainsi à la mesure classique, mais ne saurait exister sans cette dernière. De même, la clarté si chère aux écrivains néoclassiques anglais (on pense à Dryden et à Pope qui écrit « Between excess and famine lies a mean;/Plain, but not sordid; though not splendid, clean » [Horace II, Satire 2]) se conçoit, en partie au moins, comme réaction face au style allégorique d’avant la guerre civile, perçu comme excessivement obscur.

On s’interrogera sur les liens multiples qui unissent mesure et excès aux XVIIe et XVIIIe siècles dans le monde anglophone, dans des champs aussi variés que la politique, la théologie, les belles lettres, l’architecture, la peinture, la musique, mais aussi dans les mœurs, où le luxe côtoie l’austérité, sans oublier, bien sûr, les sciences comme la géographie, la physique ou encore l’astronomie.

 

Les propositions de communications, accompagnées d’une bibliographie sélective et d’un CV bio-bibliographique, sont à envoyer en parallèle à :

  • Guillaume COATALEN

Contact: guillaumecoatalen [at] hotmail.com

  • Guyonne LEDUC

Contact: presidence [at] 1718.fr

  • Pierre DEGOTT

Contact: secretariat [at] 1718.fr

Date limite d’envoi des propositions : 25 avril 2013
Remise de la décision du comité scientifique : 30 juin 2013