Appel à communications : Congrès de la SIEDS, Rome (3-7 juillet 2023). L’Antiquité et la construction de l’avenir à l’âge des Lumières

Atelier SEAA XVII-XVIII : Mythes et vision dans la sphère anglo-américaine durant le long XVIIIe siècle

Une version pdf de l’appel à communications est disponible ici.

Présentés traditionnellement comme des récits décrivant des genèses ou des fondations, les mythes sont intimement mêlés à la vision. Par les récits, les représentations dans les arts, mais aussi par les réinterprétations multiples et continuelles dont ils font l’objet, ils donnent en effet à voir des conceptions de l’humanité, de régimes politiques ou religieux, et révèlent des projets que l’on peut parfois qualifier de visionnaires.

Le lien entre mythe et vision est particulièrement intime dans la Grande-Bretagne du long XVIIIe siècle, à une époque où les nouvelles sciences expérimentales et le développement des techniques affinent, notamment grâce à Leeuwenhoek et Newton, le champ des connaissances sur la vision qui suscitent l’enthousiasme des élites pétries de culture antique. Voir, observer, regarder, découvrir, sont depuis la fondation de la Royal Society des activités qui aiguisent l’imagination et poussent à réfléchir sur les commencements, à confronter observation et discours sur les origines. Ils incitent à s’interroger sur les conséquences de l’imaginaire, du fantastique, voire à réinterpréter ou réécrire les mythes dans le nouveau langage visuel. Les révolutions britanniques et américaines des XVIIe et XVIIIe siècle ainsi que les changements dynastiques du XVIIIe siècle ont de surcroît constitué un terreau fertile à une interrogation, par le détour des mythes antiques, sur les origines nationales. Ils ont favorisé l’élaboration ou la critique de nouvelles projections idéologiques, sociales et politiques.

Du genre de l’utopie aux fabriques pittoresques des parcs anglais du XVIIIe siècle, en passant par les visions rêvées des essais périodiques, et par les représentations artistiques, –sculptures, fresques, peinture d’histoire, pièces de théâtre, médailles et pièces de monnaie – la période moderne explore et utilise de manière multiple et variée les relations entre imagination, vision et mythes antiques. C’est cette interaction et cette instrumentalisation que nous nous proposons de comprendre.

Voici quelques pistes non exhaustives d’exploration :

– les mythes antiques (romains, grecs, mais aussi égyptiens ou babyloniens) renvoient ils aux mêmes types de représentation visuelle et idéologique ?

– l’impact des sciences de la vision sur l’écriture et l’interprétation des mythes : ex : – les mythes antiques et la couleur ; l’optique et les mythes antiques.

– quels mythes ont fait l’objet de réécritures visuelles et pourquoi ? à quelles fins ? (fondation de Rome, enlèvement des Sabines).

– l’exploration de genres qui ont exploité les mythes antiques (le travesti, l’utopie, la vision rêvée, la tragédie, l’essai, l’histoire).

– les procédés d’écriture visuelle et leurs liens avec les mythes (l’allégorie, la métaphore, l’ekphrase).

– les mises en scène des mythes antiques.

– visualiser les mythes par la culture matérielle : ex : les mythes antiques et la/les mode (s).

– mobilisation des mythes antiques pour penser un ordre social autre, pour forger une identité nationale en devenir

– le lien entre regard et mythe : la place du spectateur face aux mythes antiques

– mythes, pédagogie et éducation

– mythes, satire, caricature

– mythes, vision et vulgarisation

– exploitation visionnaire des mythes

– mythes et vision politique

– mythes antiques et musées : exposition des mythes au XVIIIe siècle

– classes sociales et mythes antiques

– représentations genrées des mythes antiques

Les propositions de communication d’une longueur de 300 mots maximum sont à envoyer assorties d’une courte bio-bibliographie à claire.boulard[at]sorbonne-nouvelle.fr et à myriam-isabelle.ducrocq[at]parisnanterre.fr avant le 1er septembre 2022.